Québec, le 24 avril 2025 – Le 8 avril dernier, les représentants des groupements forestiers ont rencontré ceux des syndicats de producteurs forestiers afin de leur présenter leur proposition de convention d’achat. L’objectif était clair : proposer un modèle de mise en marché moderne, équitable et bénéfique pour l’ensemble des propriétaires forestiers et non une approche centrée sur les seuls intérêts des groupements.

Lors de cette rencontre, les représentants des groupements ont réitéré leur volonté de collaborer afin d’éviter une course vers le bas quant aux prix du bois, en plus de créer un cadre gagnant-gagnant pour tous les maillons de la filière forestière. Des constats partagés ont permis de percevoir de timides ouvertures à la collaboration. Forts de cet élan, les groupements ont proposé une nouvelle rencontre afin de poursuivre les échanges.

Malheureusement, depuis cette rencontre, la porte semble s’être refermée de façon étonnamment abrupte. Encore une fois, les propriétaires regroupés font face à un blocage, et ce, dans un contexte d’instabilité économique et d’incertitudes majeures quant à l’avenir de la forêt québécoise.

À cela s’ajoute une situation pour le moins incohérente : ce sont la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) et les syndicats eux-mêmes qui, il y a quelques semaines à peine, insistaient pour regrouper les dossiers de mise en marché pour la Côte-du-Sud et le sud du Québec. Or, ils soutiennent maintenant que chaque dossier devra être traité individuellement. Du point de vue des propriétaires regroupés, cette volte-face contribue à accentuer la confusion et à fragiliser les efforts de concertation.

Tout cela va à l’encontre des attentes du milieu et des objectifs exprimés par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, qui appelle depuis plusieurs mois à une collaboration constructive et miser davantage sur la forêt privée

Face à cette fermeture, les propriétaires regroupés n’ont d’autre choix que de se tourner vers un processus judiciaire afin d’éviter de se retrouver pieds et poings liés dans une structure rigide, inadaptée au terrain et sourde aux besoins réels.

Rappelons que, depuis 50 ans, les propriétaires de boisés privés se regroupent volontairement au sein de groupements forestiers. En 2025, près de 28 500 propriétaires de boisés gèrent 34 groupements forestiers qui ont pour mission de fournir des services de mise en valeur de leurs lots boisés. Les groupements participent activement à la mise en marché efficace et ordonnée des bois afin de générer le maximum de bénéfices aux propriétaires. Ces groupements s’inscrivent dans une vision de gestion collective et durable des ressources forestières sur les terres privées. Le modèle d’affaires des groupements forestiers est reconnu et audité par le MRNF notamment sur les principes suivants : adhésion libre; exercice démocratique du pouvoir; redistribution des bénéfices et surplus et équité d’accès aux services.

Il est encore temps de corriger le tir. Mais cela nécessitera une réelle volonté d’ouverture.

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Source :              Dany Rousseau 

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