2024, une année marquante pour la Société sylvicole de Chambord? Et comment! En plus de célébrer son 50e anniversaire, l’organisation opère un changement de garde à sa direction générale en veillant à bien faire les choses pour s’assurer de relever les défis de l’avenir.

Alexandre D’Astous

Un pan de l’histoire de la Société sylvicole de Chambord se tourne alors que Rémi Martel passe les rênes de la direction générale à Steven Aumond. Il faut dire que M. Martel, qui verra à épauler son successeur pendant la prochaine année, est à l’emploi de l’organisation depuis pas moins de 41 ans.

M. Aumond œuvre au sein de l’organisation depuis deux ans, dont les deux dernières comme directeur adjoint. Il a travaillé en forêt publique auparavant. En poste depuis le 1er avril, le nouveau directeur général estime que le principal défi de l’organisation pour la prochaine année sera celui de la main-d’œuvre. « Nous avons plus de 100 employés. Il y a souvent des postes disponibles et il faut recruter. À notre filiale Landes forestières Uapats, nous n’avons que des travailleurs d’origines étrangères, mais ayant leur citoyenneté canadienne. Notre défi, c’est de les garder parce que plusieurs tendent à être moins tentés par le travail en forêt ».

Steven Aumond indique que l’objectif ultime demeure le même depuis 50 ans, soit de générer le plus de retombées économiques possible dans la région et de créer des emplois. « La mission de notre société est de créer de l’emploi et d’offrir des services à nos propriétaires. Nous offrons tous les services en forêt privée pour nos propriétaires, de la coupe de bois, à la plantation en passant pour l’entretien de plantation et le scarifiage (préparation de terrain pour la plantation). Nous avons une bonne équipe de techniciens qui se promène pour conseiller nos propriétaires et les aider dans leur choix de travaux. »

Le groupement forestier vient d’ailleurs de commencer des projets de crédit carbone et ce, dans le but de répondre à l’importante demande de ses propriétaires en ce sens. Pour continuer à générer de l’économie et à créer de l’emploi, le groupement forestier n’écarte pas l’acquisition d’entreprises.

Débuts en 1974
C’est en 1974 que quelques propriétaires de lots boisés se sont regroupés sous l’égide du Syndicat des producteurs forestiers afin de se doter d’un service d’aménagement forestier pour augmenter la productivité forestière sur leur propriété. Au départ, il y avait trois sociétés au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il s’est fait très peu d’aménagement jusqu’en 1982-83, moment où les travaux se sont accélérés. À partir de 1986, le reboisement a beaucoup augmenté.

Dès sa création, la Société sylvicole Chambord st devenue mandataire pour livrer le programme de mise en valeur des forêts privées. « Nous avons commencé une transition vers la forêt publique en 1989. Nous nous sommes démarqués à partir de là parce qu’il y a beaucoup de forêts publiques au Lac-Saint-Jean. La Société de Saguenay n’avait pas fait la transition vers la forêt publique. Dans les années 2000, la Société s’est retrouvée en faillite. Nous les avons acquis, d’abord à 70% et ensuite au complet. Nous avons rapidement rentabilisé Saguenay », raconte Rémi Martel qui, au fil de sa longue expérience, a été partie prenante dans l’évolution de la Société. 

En 2003, la Société créait Location SSC, une filiale qui construit et loue de camps forestiers et des services d’hébergement en forêt. En 2015, la Société de Chambord a acquis 49 % des parts de Landes forestières Uapats qui avait été fondée en 2006. Huit ans plus tard, elle procédait à l’acquisition du reste des actions. Uapats œuvre dans le domaine des travaux sylvicoles, soit, le reboisement, la préparation de terrain mécanisé ainsi que dans la récolte.

« Ce sont toutes les filiales indépendantes. Nous en avons quatre. L’administration est centralisée, mais il n’y a pas eu de fusion. Les bureaux et l’administration de Landes forestières Uapats sont rendus ici. Pour Saguenay, l’administration est faite ici et nous avons le même ingénieur. Le secrétariat est aussi regroupé », précise M. Martel.

Quand on lui demande ce qui le rend le plus fier de ses 41 ans au sein de la Société sylvicole de Chambord, Rémi Martel mentionne la qualité des travaux effectués en forêt privée et en forêt publique. « J’ai commencé à reboiser lorsque j’étais étudiant dans les débuts de la société. C’est une belle fierté de voir qu’on récolte maintenant du bois dans ces plantations. La plus grande fierté, c’est de prendre un lot à l’abandon et de l’aménager pour qu’il prenne de la valeur. Au fil des ans, on a réussi à augmenter de beaucoup la production de bois en forêt privée. On a déjà planté jusqu’à 12 millions de plants une année et fait 10 000 hectares de scarifiage. On a été parmi les premiers à faire de la préparation de terrain pour la plantation ».

Vaste territoire
En forêt privée, la Société sylvicole de Chambord œuvre sur un vaste territoire couvrant tout le Sud du Lac-Saint-Jean, jusqu’à Saint-Edmond, et de l’autre côté jusqu’à la Côte-Nord. En forêt publique, cela se passe surtout au Lac-Saint-Jean, mais aussi dans une partie du Nord-du-Québec et de l’Abitibi.

La Société sylvicole de Saguenay œuvre uniquement en forêt privée, tandis que celle de Chambord effectue 80% de ses actions en forêt publique et seulement 20% sur des lots privés.Via sa filiale Location SSC, la Société sylvicole Chambord loue des roulottes aménagées et construites un  peu partout dans la région comme camps forestiers.

En forêt publique
La Société sylvicole Chambord effectue beaucoup de travaux en forêt publique pour le compte de Rexforêt. « En forêt publique, il y a du reboisement pour Rexforêt et des travaux de coupe pour la société West Fraser. On reboise entre quatre et cinq millions de plants par année. On fait plus de 5 000 hectares de scarifiage et environ 500 hectares d’éducation de peuplement. »

Rémi Martel raconte que la société a commencé à se réorienter vers la coupe de bois avec West Fraser lorsque les budgets de reboisement de Rexforêt ont commencé à diminuer. « On s’occupe de tous leurs travaux de coupe de bois. L’objectif était de ne pas baisser notre chiffre d’affaires et de pouvoir engager notre monde. Avec Rexforêt, la compétition est tellement forte que les prix sont à 40% en bas du taux. En l’absence de rentabilité, il est préférable de regarder ailleurs ». Avec toutes ses filiales, Chambord emploie 160 personnes, dont une centaine directement pour Chambord.

Une grande fête pour les 50 ans
La Société sylvicole Chambord a invité ses propriétaires et ses employés à une grande fête, le 11 mai à Val-Jalbert, pour célébrer son 50e anniversaire. « Il y avait des formations, la présence de kiosques d’information, un diner et l’ouverture du site et de ses sentiers. Les propriétaires ont apprécié. Nous étions plus de 180 personnes ».

En quittant pour la retraite, le souhait de Rémi Martel est de voir la Société sylvicole Chambord poursuivre son développement. « Nous avons une bonne capacité d’achat. On peut acquérir d’autres entreprises et continuer à progresser et à augmenter notre chiffre d’affaires ».

Signé Dany Rousseau, directeur général du journal Le Monde forestier

https://www.lemondeforestier.ca

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